Éloge funèbre de M. Jean-Marie Meignien
Né en 1934, notre collègue est décédé le 7 mai 2022. Il était entré à la Société académique en 1979 mais n’avait accédé à un fauteuil de membre résidant qu’en 1997 quand sa carrière professionnelle fut un peu allégée. La vie publique de M. Meignien a été entièrement consacrée à la musique : maitre de chœur, professeur d’orgue et d’improvisation à l’école nationale de musique de Troyes puis professeur d’écriture musicale et d’histoire de la musique, il était aussi titulaire de l’orgue de l’église Saint-Martin-ès-Vignes depuis 1963. Il n’avait mis fin à ses fonctions d’organiste que récemment pour des raisons de santé. Jean-Marie Meignien a publié de nombreuses recherches sur la musique dans l’Aube et à Troyes et, entre 1997 et 2020 nous a présenté dix-neuf communications. Il avait été chargé, par la Commission Supérieure des Monuments Historique, en 1977, de recenser les orgues pouvant être restaurés dans l’est de la France. Sa vie privée était dominée par une foi profonde qui le mettait au service des plus démunis.
Éloge funèbre de M. Claude Fricot, décédé le 19 mai 2022.
Notre collègue a été, dès son plus jeune âge, attiré par les sciences naturelles guidé par son professeur Michel Maillard, ancien MR. Ses études lui ouvrent les portes de l’enseignement : professeur certifié des sciences de la vie et de la terre et professeur-tuteur en pratique accompagnée. Entré à la Société académique en 2011, Claude Fricot accède à un fauteuil de membre résidant dès la fin 2012. Notre collègue était co-fondateur de la Société géologique auboise avec Claude Colleté, Raymond Tomasson et plusieurs autres passionnés de géologie. Il y animait des sorties pédagogiques et présentait des expositions. Il a également participé à la rédaction de plusieurs plaquettes ou articles sur la géologie, la faune et la flore de notre département. La photographie, dans laquelle il excellait, lui permettait de conserver les images de ses trouvailles.
Communications
Les trois Marie, « De l’ombre à la lumière », par José Cotel, MR
Dans l’église Saint-Etienne de Bar-sur-Seine, en août 1880, « On place au-dessus de l’autel des Fonts un tableau sur bois, précieux, don d’une main généreuse, qui a coûté 300 francs. Il représente sur le plan supérieur la Sainte Famille au grand complet. Tandis que sur le côté le grand prêtre Zacharie s’entretient avec saint Joseph, sainte Élisabeth présente son fils à l’enfant Jésus, porté entre les bras de sa mère, et vers lequel convergent les regards et l’attention des autres personnages. »
Ce tableau, répertorié « baroque italien » est classé en 1975 et édité en carte postale dans les années 1990. En 2019, le Musée de Flandre de Cassel, qui prépare une exposition consacrée à la dynastie Franken, s’y intéresse et une étude plus approfondie des spécialistes pense pouvoir attribuer le tableau de Bar-sur-Seine à Ambrosius I Franken. L’œuvre est restaurée et exposée à Cassel fin 2021, avant de revenir dans l’Aube.
Ervy-le-Châtel, un bourg castral médiéval (2e partie), par M. Jackie Lusse†. Texte lu par M. Alain Hourseau, MA.
Du XIe au XIIIe siècle, de nouvelles localités, appelés bourgs, se sont développées dans un triple contexte : la croissance démographique, l’essor agricole et commercial. Dans de nombreux cas, ces nouvelles agglomérations furent liées à un château, d’où l’expression de « bourg castral ».
Un bourg castral s’établit très rapidement à Ervy après l’installation du comte de Champagne, dans la basse-cour, érigée de façon concentrique autour du château. Ultérieurement, avant la fin du XIVe siècle, trois faubourgs avaient vu le jour. Devenue chef-lieu de châtellenie et de prévôté comtale, la petite ville d’Ervy, située sur une route qui conduisait aux foires de Troyes, connut un certain dynamisme qui semble s’être ralenti lorsqu’elle tomba dans les mains de seigneurs plus lointains aux XVe et XVIe siècles.