« Implantée aux abords de la Halle à la Bonneterie au début des années 1840, puis rue Jeanne-d’Arc, ancienne rue de la Teillerie, en 1862,  la maison Marot complète son affaire initiale de bonneterie par une activité de teinturerie qui connaît un succès considérable et l’oblige à transférer ses installations vers d’autres lieux plus vastes rue aux Moines où la teinturerie Clément Marot, qui deviendra le TEO, va prospérer pendant plus d’un siècle et devenir l’une des plus puissantes firmes de la place troyenne, à l’instar des bonneteries Mauchauffée, Poron, Vitoux, Gillier, ou des constructeurs de métiers Lebocey et Couturat (SGB), concourant à la puissance de la filière maille auboise. »

C’est ainsi que notre collègue introduit sa communication consacrée à la saga de la famille Marot dont les membres, de génération en génération, n’auront de cesse de développer leur entreprise et les techniques innovantes, jusqu’à l’année 1997 où l’usine a du fermer ses portes. L’avenir de la fiche industrielle qu’est devenu le site reste aujourd’hui posé.

Le site autrefois
La friche industrielle aujourd’hui

En menant des recherches sur les enfants abandonnés, aux Archives départementales de l’Aube, l’attention de Myriam Provence a été attirée par le cas du placement dans un orphelinat troyen de deux enfants illégitimes d’un sculpteur local décédé en 1913 : Charles Masse. Intriguée par ce nom inconnu dans le milieu artistique local, elle a poursuivi ses investigations, notamment sur internet où elle a découvert de nombreuses sculptures de cet artiste proposées à la vente sur les sites spécialisés dans le commerce des œuvres d’art. Des recherches complémentaires ont révélé que Charles Masse, né en 1855 en Bourgogne et mort en 1913 à Troyes, a mené une carrière militaire dans sa jeunesse avant de se consacrer pleinement à la sculpture

Notre collègue propose de scinder sa communication en deux parties correspondant à chacune de ces phases de la vie du personnage, la première étant présentée aujourd’hui et la seconde ultérieurement.

Charles Masse

Dans la présentation de ce jour, madame Provence s’est attachée à tracer le profil du personnage à partir de documents  d’état civil, de documents militaires et d’articles de presse qu’elle a consultés. Cela lui permet, en particulier, de confirmer que son nom exact est bien Charles  Masse et non René Charles Massé, comme on le trouve nommé sur le net en particulier.

Concernant sa carrière militaire, Il semble que Charles Masse a rejoint dès l’âge de 17 ans (voire 15 ans ) la légion du général Garibaldi qui avait apporté son appui à la République française pendant la guerre de 1870. Puis il s’est engagé dans l’armée régulière comme soldat en 1873, pour en sortir en 1878 comme sous-lieutenant de réserve. C’est alors qu’il se consacrera à son art ; sa carrière artistique est attestée par sa présence dans les salons dès 1887.