M. Philippe Brun rappelle que le territoire départemental actuel était partagé, aux époques gauloises et gallo-romaine, entre deux peuples : les Tricasses et les Lingons. Il observe que l’archéologie ne peut, elle seule, délimiter les territoires de ces peuples, et que la linguistique onomastique constitue un autre moyen de déceler, par la toponymie, le témoignage d’un point frontalier qui aurait été dénommé en langue gauloise.

Sur cette base, il s’attache à élaborer une « délimitation hypothétique » entre ces deux peuples en analysant, d’est en ouest, l’origine des noms de villages et de lieux-dits : Magnant, Fouchères, Jully-sur-Sarce, Lantages, Pargues, Chaource, Chessy-les-Prés, Ervy-le-Châtel, Courtaoult.

Après avoir rappelé le contexte historique des transports terrestres sous l’Ancien Régime, M. Jean-Pascal Bibolet se livre à une analyse de l’« Etat général du service des diligences et messageries royales de France », publié en 1789.

Il souligne le caractère « avant gardiste » de cet indicateur, comportant un tableau d’abréviations très techniques qui détaillent avec une grande précision les  modalités des voyages. Puis il se concentre plus particulièrement sur la desserte de la ville de Troyes.

Une diligence partait de Troyes à 5 heures du matin chaque jeudi en été et chaque lundi en hiver en direction de Paris. Elle arrivait à destination le lendemain à 7 heures du soir, soit une journée et ½ de voyage pour parcourir les 38 lieues ½ qui séparent les deux villes. Le retour de Paris avait lieu le samedi en été et le vendredi en hiver avec la même heure de départ et la même durée de voyage. Les voyageurs dinaient à Mormant et aux Grès (actuel Fontaine-les-Grès).

Le point de départ de Troyes se situait à l’Hôtel-du-Petit-Louvre et celui de Paris à l’Hôtel-des-Messageries, situé à la hauteur du n° 28 de la rue Notre-Dame-des-Victoires (aujourd’hui disparu).

17 correspondances avec Troyes étaient par ailleurs offertes aux villes des environs selon une fréquence hebdomadaire, au moyen de carrioles et charrettes… lesdites charrettes ne partant quelquefois qu’à la condition d’être complètement chargées !

Le conférencier présente ensuite l’étude d’une carte des lignes de desserte de la région.

Puis il souligne le caractère très règlementé de l’activité de transports et le souci qu’avaient les législateurs de protéger juridiquement les corps de métier qui l’exerçaient : directeurs, contrôleurs, commis des messageries, conducteurs, cochers, postillons.

Il présente enfin les différents types de matériels en service qui, au siècle suivant, vont progressivement s’éclipser au profit du chemin de fer.