Soucieuse d’approfondir l’histoire de ce petit village de l’Aube auquel elle est attachée, Eliane Joanny s’est assuré le concours de Jean-Claude Terrillon pour l’appuyer dans ses recherches et pour en présenter le résultat dans la présente communication.

Son initiative a permis à beaucoup de nos membres de découvrir cette communauté d’une soixantaine d’habitants, située au nord-est du département de l’Aube, dans le canton d’Arcis-sur-Aube.

Les toponymistes estiment que le village tire son nom « Mesnil » de mansionem, terme du bas latin signifiant « habitation, maison », mais se perdent en conjectures quant à l’origine de la comtesse à qui il fait référence.

La découverte d’une tombe gauloise sur son territoire et la mention de son nom dans des chartes du XIIe siècle attestent de l’ancienneté de la communauté. Sous l’ancien régime, son église dépendait du prieuré de Ramerupt ; le droit de justice y fut exercé par le prieuré d’Arcis jusqu’au XVIe siècle puis fut transmis à divers seigneurs laïcs.

L’église Saint-Laurent (XIIe – XVIe siècle) renferme plusieurs œuvres inscrites ou classées à l’inventaire des Monuments historiques, dont notamment une Vierge à l’enfant du XVIe siècle qui eut les honneurs de l’exposition du Beau XVIe à Troyes en 2009.

Le village compta autrefois plus de 100 habitants et eut son école et son instituteur ainsi que deux chirurgiens. Sa population déclina régulièrement à partir de 1870 pour tomber à une trentaine d’individus au début des années 2000. Des mesures attractives ont permis d’endiguer le déclin et un vent d’optimisme souffle maintenant sur la petite communauté dont la démographie a progressé de façon très significative.

Durant sa carrière de journaliste, notre collègue Guy Capet a eu l’occasion d’interviewer longuement Robert Galley, homme politique qui fut notamment maire de Troyes de 1972 à 1995. De ces entretiens, il a tiré un livre intitulé « Robert Galley, combattant, ministre et maire ». Il propose à notre société de retracer la vie de cet « homme d’exception » au cours de deux communications qui seront successivement consacrées au combattant puis à l’homme politique.

Dans cette première partie, intitulée « le combattant aubois de la France Libre », Guy Capet retrace la saga du jeune homme né à Paris en 1921 mais issu d’une famille auboise installée aux Riceys.  Engagé dans les rangs de la France Libre en juillet 1940, il sert dans l’arme blindée, d’abord comme simple soldat puis comme officier à partir de 1941. Après avoir été de tous les combats d’Afrique du Nord, il débarque en France en août 1944 avec la 2e DB du général Leclerc au sein de laquelle son régiment a été intégré. Ce sera la marche victorieuse vers Paris, où il entre le 25 août, puis Strasbourg, libérée le 23 novembre, enfin Colmar, libérée le 2 février 1945 après les durs combats des Ardennes induits par la contre offensive ennemie. Les derniers combats avant la capitulation de l’Allemagne nazie le mènent jusqu’à Berchtesgaden, dans les Alpes bavaroises.

De retour en France, son intégration au centre de préparation aux grandes écoles de Versailles, à la fin de 1945, lui ouvre une nouvelle vie. Elle fera l’objet de la seconde communication de notre collègue.