Délocalisée à Brienne-le-Château. Pour le compte rendu de visite du musée Napoléon, le matin, voir la rubrique « visites extérieures ».
Historique et restauration du tableau représentant le cardinal Loménie de Brienne, par M. Gilles Aubagnac et Mme Valérie Tremoulet
Après le traditionnel repas convivial, M. Laurent Sibois, maire de Brienne, nous a donné rendez-vous devant la mairie où doit se tenir notre séance pour une brève présentation de l’édifice inauguré en 1856 et inscrit comme Monument historique en 1992. Il rappelle que par testament Napoléon a légué une somme importante à la ville et à ses habitants pour réparer les dommages causés pendant la campagne de 1814, legs qui ne sera exécuté que bien plus tard par son neveu Napoléon III. Ainsi le fronton du bâtiment érigé sur les plans d’Edmond Ferdinand Garrel est orné d’un masque césarien de l’empereur et une statue du jeune Bonaparte se dresse sur le parvis.
La communication présentée à l’occasion de cette séance délocalisée à Brienne-le-Château fut donc tout naturellement consacrée à cette actualité. Elle a été prononcée à deux voix :


La séance se tient à l’étage dans la salle du conseil municipal décorée comme il se doit d’abeilles impériales. La séance étant publique, M. le président présente la Société académique, sa longue histoire et son fonctionnement actuel en insistant sur son ouverture au public grâce aux conférences du mercredi et sa riche bibliothèque, non sans avoir rappelé que c’est la deuxième fois que Brienne nous accueille. La première c’était en 2003 sous la présidence du général Jean-François Sardet.
Puis il remercie M. le maire pour son accueil et lui donne la parole pour une présentation de la ville chef-lieu de la communauté de communes des Lacs de Champagne. Les principaux atouts économiques de la ville forte de 2 800 habitants sont ses grands moulins, son dépôt de munitions, le premier d’Europe, son hôpital qui emploie 70 personnes, son aérodrome au potentiel sous-exploité même s’il est ponctuellement le cadre d’évènements populaires et du tournage d’une série télévisée, enfin le tourisme grâce au musée Napoléon et au château des Loménie de Brienne, « petit Versailles de l’Aube » construit au XVIIIe siècle par Jean-Louis Fontaine. M. Sibois rappelle que la ville fut gravement endommagée à deux reprises par la guerre, en 1814 on l’a vu, mais aussi en juin 1940. Des quartiers entiers ont été reconstruits en pierre de taille.
Puis vient le moment de la communication sur l’historique et la restauration du tableau représentant le cardinal Loménie de Brienne installé au musée Napoléon le 28 mai dernier, conférence sous la forme inédite d’un dialogue entre notre collègue Gilles Aubagnac se chargeant de l’historique et Mme Valérie Tremoulet de la restauration.
M. le président présente brièvement M. Aubagnac, officier d’artillerie formé à Saint-Cyr, mais aussi titulaire d’un diplôme de 3e cycle d’histoire et diplômé de l’Institut national du patrimoine. Il a été conservateur dans les musées de l’Armée aux Invalides, puis de l’Air et de l’Espace au Bourget. Quant à Mme Tremoulet, elle est titulaire d’une maitrise d’histoire de l’art délivrée par l’Université du Mirail de Toulouse et diplômée de l’école supérieure d’art d’Avignon en conservation et restauration d’œuvres peintes. Son atelier se situe à Mesnil-Sellières.
M. Aubagnac dresse avec une pointe d’humour l’historique de la famille Loménie de Brienne, originaire du Gers, qui a donné deux ministres à Louis XVI, le cardinal Étienne-Charles aux finances et son frère Athanase à la guerre, lequel a donné son nom à l’Hôtel de Brienne qui fut le sien avant d’abriter aujourd’hui le ministère des Armées.
Pour sa part Mme Tremoulet explique avec beaucoup de pédagogie les techniques complexes utilisées pour remettre en état le tableau très détérioré après un séjour dans la buanderie de l’hôpital, toile crevée, cadre détendu, couche picturale encrassée etc.
Nous en avons vu le résultat ce matin, remarquable !

