Quand les femmes poussèrent la porte de l’école de dessin de Troyes – Première partie : une femme professeure à l’école, Marthe Robillot (1856-1918), par Monique Louvel, MR.
Le cas de l’école municipale gratuite de dessin de Troyes est un exemple de la difficile entrée des femmes dans une ancienne institution organisée par des hommes. La place des femmes dans le domaine artistique a évolué en parallèle avec leur statut dans la société. La pratique artistique était admise comme un art d’agrément, un talent supplémentaire à ajouter aux qualités requises pour être bonne à marier. En 1891, nouvellement reçue aux épreuves écrites du certificat d’aptitude à l’enseignement du dessin dans les lycées et collèges, l’artiste peintre Marthe Robillot sollicite la place de professeur de dessin à l’école municipale. Plus tard elle sera professeure de dessin à l’École Normale de filles qui avait ouvert ses portes en 1880 à Sainte-Savine.

Des vaines pâtures au massif forestier des Essarts de Bouilly, de 1750 à 1950, par Alain Hoursau, MA.
Le massif forestier des Essarts surplombe la commune de Bouilly. Ancienne pâture municipale acquise en 1525, ce territoire voit se développer plusieurs activités au cours des siècles suivants comme l’extraction de terres argileuses, de silex, la culture des céréales et de la vigne et la présence de plusieurs moulins. Au début du XIXe siècle, une campagne de plantation commence à s’organiser progressivement pour s’amplifier ensuite à partir de 1850. Les autres activités disparaissent avec le pacage des moutons, laissant la place à l’exploitation forestière que nous connaissons actuellement. Maintenant, lorsqu’il emprunte le « Sentier des Moutons », le randonneur chemine comme dans un livre ouvert sur les traces de ce patrimoine.

Les seigneurs d’Ervy-le-Châtel et leurs châteaux au Moyen Âge (1ère partie), par M. Jackie Lusse.
M. Jackie Lusse, docteur en histoire, nous avait contactés pour publier ses recherches sur Ervy-le-Châtel. Il est décédé en décembre 2021, avant de donner les deux communications prévues, qui seront lues en séance et publiées selon son souhait.
Une lecture attentive des sources, certes peu nombreuses, permet, en attendant peut-être la découverte de nouveaux documents de proposer de nouvelles hypothèses sur l’histoire, aux XIe-XIVe siècles, des seigneurs d’Ervy, de leurs châteaux et du bourg castral qui se développa autour.
Un habitat existait à Montierault en 1010, date de la donation de son église, sans doute paroissiale, à l’abbaye Saint-Germain d’Auxerre. En 1057, le village tomba dans les mains du comte de Champagne. Celui-ci, profitant du site de hauteur, à proximité de la frontière avec le duché de Bourgogne, sur une route conduisant à Troyes, construisit un château, peut-être une enceinte circulaire avec basse-cour concentrique, dont les rues actuelles gardent le souvenir et aurait confié la défense du gué à une famille de chevaliers vassaux (les Milonides), qui édifia deux mottes castrales au pied de la colline et au bord de l’Armance. Pendant deux siècles environ, les comtes de Champagne et les seigneurs d’Ervy se partagèrent droits et revenus avant qu’en 1273 le comte mette la main sur l’ensemble de la seigneurie. C’est sans doute à cette époque que les deux mottes furent abandonnées. Quant au château comtal, il disparut dans les années 1430.