L’acquisition par achat ou dons des vitraux de la salle des Séances s’étend sur l’ensemble du XIXe siècle et leur provenance est variée. Quelques vitraux religieux proviennent d’églises du département, mais la plupart ont été sauvés lors de la disparition d’édifices civils. Beaucoup ont été achetés, quelques-uns donnés.

La plupart des vitraux illustre principalement des thèmes religieux (fig. 1) et proviennent d’églises auboises non identifiées. Les autres vitraux représentent des armoiries (fig. 2), des scènes mythologiques, historiques (fig. 3) ou profanes (fig. 4) et même des scènes naturalistes (fig. 5). Ils sont datés des XVIe et XVIIe siècles. Un seul vitrail date du XIXe s. Il représente Les Rois Mages, copiant les formules des artistes du XIIIe s. Vincent Larcher l’exécuta pour la SAA. Beaucoup ont été achetés en 1849-1851 et 1889, quelques-uns donnés par Jules Ray, pharmacien et membre résidant, M. Pernot et Vincent Larcher, peintre verrier.

Saint Claude, XVIe s
Armoiries des Pérircard, XVIIe s
Blanche de Castille demandant à son fils, le futur Louis IX, de prendre femme, V. 1500

À côté des scènes religieuses, majoritaires, on dénombre quelques vitraux armoriés ou civils. Un ensemble particulier est à mettre exergue, celui provenant de l’hôtel de l’Arquebuse de Troyes dont les vitraux sont tous sortis de l’atelier des Gontier, Linard et ses fils de 1621 à 1624. Après la suppression des arquebusiers en 1790, l’État s’empara de leurs riches dépouilles et l’hôtel fut déclaré bien national conformément au décret du 24 avril 1793. Les verrières furent cependant protégées. Le maire de Troyes, M. de Fadate de Saint-Georges les donna à la Société académique en 1820.

Cet ensemble fut restauré par Vincent-Larcher en 1849, aux frais de la Société académique (catalogue du musée de Troyes, 1ère édition, 1850, p. 33). Classée Monument Historique au titre des objets mobiliers, par arrêté du Ministre de la Culture le 11 avril 1988, la collection de vitraux est confirmée propriété de la Société académique de l’Aube à cette occasion. Ceux-ci se répartissent sur les cinq fenêtres de la salle des séances.

Un spadassin, XVIIe s
Quatre oiseaux, XVIIe s

Bibliographie générale : Édmond, Martinot, « Les vitraux de la salle des séances de la Société académique. Catalogue et description », Mémoires de la Société académique de l’Aube, t. XVCI, 1933-1934, p. 96-185 ; Corpus vitrearum, vol. IV., Les vitraux de Champagne-Ardenne, Paris, CNRS, 1992, p. 288-290 ; Jean, Rivé, « Les vitraux de la salle des séances de la Société Académique », Mémoires de la Société académique de l’Aube, t. CXXIV, 2000, p. 235-239 ; Société académique d’Agriculture, des Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de l’Aube, Troyes, 2012, p. 31-45.