Les frottis (calques) de Fichot

Nous ignorons quand et comment les frottis de Charles Fichot sont arrivés dans le grenier de la SAA où ils ont été découverts en 1987. Certains rouleaux étaient enveloppés dans du papier journal daté de 1886, c’est la seule indication de date que nous ayons.

Dans sa Statistique monumentale du département de l’Aube (œuvre inachevée publiée entre 1884 et 1901), Charles Fichot indique comment il procédait : « du papier en rouleau frotté avec la mine de plomb pour avoir l’empreinte ». Ce papier fin, du type papier de soie, est devenu extrêmement fragile avec le temps et s’effrite…

Jean Mercier a utilisé quelques empreintes pour publier, en 1989, « Les dalles tumulaires de l’église Saint-Pierre de Bar-sur-Aube en Champagne ».

Quand Françoise Démésy a rédigé son ouvrage « Œuvres d’art ignorées : les dalles funéraires de l’Aube, hommage à Charles Fichot », publié en 2003 par la Société académique, elle a trié l’ensemble des frottis afin de répertorier les documents par village puis par date. Tous ne concernaient pas l’Aube mais pour notre département elle a relevé environ 900 documents de tailles très diverses.

Les frottis ne sont pas utilisables en l’état car les traits ne sont pas contrastés et la lisibilité générale est faible. Les photographies montrent surtout les marques de pliure des rouleaux qui ont été écrasés.

Afin de montrer les plus belles tombes dans sa Statistique monumentale du département de l’Aube, Charles Fichot les a redessinées à l’encre de chine. Françoise Démésy a constaté que les dessins publiés par Fichot différaient des frottis d’origine car l’artiste avait complété les manques et redessiné les visages, qui souvent n’existaient plus (effacés par l’usure ou fondus quand ils étaient en métal).

Françoise Démésy, qui n’était pas une artiste mais une historienne, a procédé différemment. Elle étendait à plat les frottis, posait un calque dessus et reconstituait au crayon les motifs et lettres. Puis quand l’ensemble lui semblait cohérent elle le repassait au feutre noir pour rendre l’ensemble lisible.

Elle a utilisé ses reproductions pour illustrer son ouvrage sur les Dalles funéraires de l’Aube mais aussi et surtout pour présenter les communications faites en séances :

  • 21 janvier 2005 : La dalle funéraire de Pierre Le Breton et de Laurette Merille, tradition et modernité.
  • 16 septembre 2005 : Dalles funéraires du XIIIe siècle, l’ascension de la bourgeoisie.
  • 15 décembre 2006 : 1305-1350, Variation sur le thème du Passage.
  • Une galerie « d’illustres ». L’art des « tombiers » en Champagne : la Renaissance et son influence sur un art.

Emportée par la maladie en 2018, elle n’a pas pu terminer la vaste étude entreprise.

Ces frottis ont été déposés aux Archives départementales de l’Aube, en 2015, non répertoriés.

Charles Fichot, coll. SaA

F. Démésy et la tombe de Dame Felise (1305) à Saint-Nizier, Troyes

Tombe de Lesmont, XIIIe s., redessinée au feutre par F. Démésy