Marcelle Renée Lancelot Marcella Renata Lancelot Croce, par Mme Monique Louvel, MR

« C’est un tableau hérité de ma grand-mère, un portrait au pastel, qui m’a amenée à m’intéresser à son auteur. Je n’avais jamais prêté attention à la signature, M Lancelot Croce, avec le M accolé aux deux noms superposés, accompagnée d’une date 1917.

En travaillant sur les femmes peintres du musée d’art et d’histoire de Troyes, j’ai découvert l’existence de Marcelle Lancelot-Croce, nièce du photographe Lancelot. Nombre de ses œuvres sont conservées au musée d’Orsay mais principalement au musée d’art et d’histoire de Troyes, des peintures, des sculptures mais surtout des médailles. Son nom revient à plusieurs reprises dans les Mémoires de la Société académique qui lui a passé commande de médailles.

J’ai donc entrepris une étude plus approfondie de l’œuvre de cette femme et ai découvert aussi qu’elle avait osé braver les convenances et l’autorité paternelle à une époque où cela n’était pas courant. J’y ai été aussi incitée par un article de Katia Schaal sur le site (1) qui lui consacre un assez long commentaire et qui finit par cet appel à étudier son œuvre : « L’ensemble comprend quatorze dessins, trois portraits sur toile, trois sculptures et quarante-quatre œuvres médaillistiques, encore trop peu étudiés et malheureusement relégués dans les réserves ».

 « Qui était Marcelle Lancelot ? Comment est-elle devenue l’italienne Marcella Renata Lancelot-Croce ? Quelle fut son œuvre ? » : voilà les questions auxquelles notre collègue Monique Louvel s’est attachée à répondre dans la suite de sa conférence.

(1) Lien vers le site : https://awarewomenartists.com/en/artiste/marcelle-renee-lancelot-croce/

Marcelle Renée Lancelot-Croce, Autoportrait de Marcelle Lancelot Croce, 1910, bronze, 13.2 x 13.5 x 1 cm, Troyes, musée des Beaux-Arts, © Photo: J.-M. Protte, musées de Troyes.

Troyes et Chrétien de Troyes : hommages et créations, par M. Gérard André, MA

(Cette communication est la première d’une série de deux; la prochaine sera présentée en décembre 2023)

« Comment s’est manifestée et se manifeste encore aujourd’hui la renommée de Chrétien de Troyes dans la ville dont il se réclamait, tel est le propos de cet article », annonce notre collègue Gérard André dans son introduction. Puis il observe que, si les réalisations et projets troyens concernant ce personnage sont nombreuses depuis la fin du XIXe siècle, sa renommée était bien antérieure à cette époque.

Il expose que « Chrétien fut […] considéré comme un auteur important pendant la deuxième moitié du XIIe siècle, pendant le XIIIe et, semble-t-il, jusqu’au XVIe, autrement dit tant que la chevalerie était encore en vogue (François Ier, « roi chevalier »). Mais ce n’est qu’au XIXe qu’on commença à se pencher sérieusement sur son œuvre : le Moyen-Âge était de retour (« style troubadour » de la Restauration, par exemple) et la critique littéraire faisait ses premiers pas (c’est en 1883, par exemple, qu’apparut « l’amour courtois », expression inventée par le médiéviste Gaston Paris). »

À la suite, le conférencier rappelle les nombreuses études et références dont l’œuvre de Chrétien a fait l’objet depuis le XIXe siècle, il décrit les liens qui unissent Chrétien à Troyes, il énumère enfin les rues et bâtiments de Troyes portant le nom de cet auteur (lycée Chrétien de Troyes) ou faisant référence à son œuvre.

(Cliché de l’auteur)
(Cliché de l’auteur)