Conférence du 6 septembre 2023, par Mmes Aurélie Prestat, chargée de mission à la chambre d’agriculture, et Marie-Laure Savouré, agricultrice.

Mme Aurélie Prestat, Mme Marie-Laure Savouré et M. Gérard Mahot, président de la section Agriculture et Economie rurale de la Société académique de l’Aube

Madame Savouré, productrice de quinoa et autres graines alimentaires vendues en circuit court, définit le concept : un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire. A priori, le producteur y trouve avantage par une meilleure rémunération et le consommateur par une meilleure connaissance du produit acheté. En outre, explique, Madame Prestat, cette pratique revitalise les territoires ruraux en relocalisant la plus-value dans les bassins de production. Cependant, dans l’Aube, elle reste marginale n’impliquant que 8% des exploitations (350 hors viticulture).

Les produits concernés sont très divers, légumes frais ou de conservation, fruits, viande, produits laitiers, œufs, miel ainsi que des produits transformés tels que la farine, les pâtes ou l’huile.

La vente s’effectue majoritairement à la ferme, mais aussi sur les marchés, en distributeurs automatiques, en ligne, ou par des collectifs de producteurs qui mettent en place des magasins, drive fermiers ou casiers. Les réseaux associatifs tels que La Ruche qui dit oui ou Locavor peuvent servir d’intermédiaires. Enfin, le Département encourage les cantines des collèges à se tourner vers ce mode d’approvisionnement. Une cinquantaine de producteurs sont concernés. Le Département intervient aussi par un projet plus global de soutien à la filière, le PAT (projet alimentaire territorial).

En conclusion le potentiel est important, les initiatives sont nombreuses, soutenues par la Chambre d’agriculture et les pouvoirs publics qui essaient de fédérer les producteurs mais il est difficile de mobiliser les acteurs économiques principalement les agriculteurs peu formés à la stratégie commerciale et qui hésitent à prendre des risques dans une conjoncture non sécurisante (Covid, guerre en Ukraine, contraintes sanitaires de plus en plus strictes). Sans compter que la vente directe prend beaucoup de temps et ne peut se concevoir que si c’est l’exploitant et sa famille qui s’y emploient.

Quant au consommateur qui s’est rapproché des producteurs locaux lors de la crise sanitaire, il semble aujourd’hui privilégier le prix et retourner vers la grande distribution.