Conférence publique du mercredi 15 mai 2024, par M. Robert Fosset, Président de la Société académique de l’Aube

Une cinquantaine d’auditeurs pour l’exposé très pédagogique de notre président, ancien professeur d’histoire-géographie qui, comme l’a rappelé M. le vice-président dans sa présentation, a suivi des études spécifiques de climatologie.

Dans une première partie, M. Fosset explique les mécanismes atmosphériques qui découlent de facteurs multiples et complexes, le premier étant la position de la Terre dans l’univers et l’inclinaison de son axe sur l’écliptique, à l’origine des quatre saisons que nous connaissons qui se caractérisent par la variation de la durée des jours et des nuits ainsi que de la température, laquelle dépend notamment de l’inclinaison des rayons solaires et du pouvoir réfléchissant (albédo) des surfaces frappées. Par exemple, un lac absorbe toute la chaleur reçue, alors que la neige en renvoie jusqu’à 90 %. L’évapotranspiration des végétaux joue aussi un rôle ainsi que les échanges thermiques entre le sol et l’atmosphère. S’ajoutent les perturbations dues à la rotation de la Terre qui dévient les vents (force de Coriolis), occasionnent la formation de zones de hautes pressions (anticyclones) et de dépressions qui s’affrontent sans se mélanger, c’est le fameux front polaire qui détermine le climat des zones tempérées.

Toute cette belle mécanique bien connue maintenant connait des changements dus au redressement de l’axe des pôles qui tend vers la disparition des saisons mais la lenteur du phénomène nous laisse le temps de voir venir. De toute façon nous n’y pouvons rien, de même que sur l’activité volcanique aux conséquences parfois désastreuses. M. Fosset cite l’année 1816 restée dans les annales comme « l’année sans été ». Plus préoccupant est l’effet de serre qui, s’opposant à la radiation du sol permettant de disperser la chaleur accumulée dans les basses couches, tend à réchauffer l’atmosphère, occasionnant la fonte des glaces cause de la montée des océans mais aussi en Sibérie du dégagement d’une quantité considérable de méthane, gaz à effet de serre encore plus puissant que le fameux CO2 émis par l’activité humaine. Cette hausse des températures est la cause principale de la fréquence de plus en plus grande de phénomènes violents tels que les ouragans, les incendies de forêts ou les fortes précipitations. Augmentant la température des océans, elle perturbe aussi les courants marins, notamment le Gulf Stream, ce qui paradoxalement pourrait amener un refroidissement du climat européen.

Alors que faire ? La meilleure solution serait de diminuer l’émission des gaz à effet de serre. Plus facile à dire qu’à faire les solutions préconisées par les experts du GIEC étant loin de faire consensus aussi bien au niveau de nos sociétés développées qu’au niveau mondial. Par exemple, le développement étant lié à la consommation d’énergie, doit-on, au nom du climat, l’interdire aux pays du Sud ? Quant aux pseudo-solutions proposées par les Dr Folamour de la géo-ingénierie, telles que l’envoi dans l’atmosphère d’aérosols ou de sel marin, il vaut mieux les oublier.